Parcours
On a parfois plusieurs vies…
On a parfois plusieurs vies. C’est mon cas.
Fascinée par le Vietnam, je n’ai eu de cesse de travailler sur ce pays, de façon de moins en moins figurative. Aujourd’hui, après un problème de santé, je vis en Bretagne. Ce que, longtemps, j’ai espéré. C’est arrivé. Le destin peut-être.
Mes sources d’inspiration ont changé. Moi-même j’ai changé, Ma peinture a évolué, les médiums se sont diversifiés, tout comme les supports. L’envie, le besoin de créer est toujours là, prenant, prégnant.
Betty Clavel
Née en 1950
Vit et travaille près de Saint-Etienne
et, depuis 2015, en partie près de Pont l’Abbé
Le lavoir de Pors-ar-Feunteun, linogravure, 20×30 cm
Vue de l’atelier, Les Bugnettes, mars 2009
Vietnam
« Mes huiles sur le Vietnam sont nées d’une histoire d’amour avec ce pays,
une histoire forte qui m’a totalement immergée dans la peinture… J’ai longtemps représenté les marchés, les tongs, les lampions, les chapeaux et, beaucoup, l’enfance. Puis c’est la couleur qui m’a guidée. La matière aussi avec l’intégration de papiers d’offrande, le passé encore avec l’incorporation de papier journal. Un travail sur le dépouillement, l’absence, la présence… Et ce furent les tabourets, ceux de la rue, ceux qui encombrent les marchés, les tabourets omniprésents en Asie. Une réflexion sur la solitude, la multitude… Il y eut aussi les oiseaux, les cages ouvertes à tous vents, sur le thème de la liberté.
Parallèlement à ces travaux, j’ai mené pendant une dizaine d’années une recherche autour du livre de Marguerite Duras, « Un barrage contre le Pacifique », roman qui traverse ma vie depuis toujours.
J’ai aussi travaillé sur d’autres thèmes et avec d’autres médiums, les papiers d’offrandes, les feuilles de riz, les déchets industriels… pour des séries sur les chevaux de manèges, sur l’état du monde, sur le partage et l’universalité, Avec des photos aussi pour un lien entre le passé et le devenir de ma ville de naissance,
Dernièrement, j’ai abandonné de façon provisoire la peinture pour créer avec des papiers déchirés, réaliser un livre pour la biennale du design puis une œuvre de grand format.
En ce moment, je me recentre sur la Bretagne où j’habite en partie et je travaille sur les légendes, les paysages et les vierges à l’enfant.»
Techniques
Le tabouret rouge (huile sur toile 50×100 cm)
Peinture à l’huile, Peinture à l’acrylique,
Encre, Fusain, Pastel, Pigments et caséine,
Email à froid
Collage papiers déchirés, papiers d’offrande, journaux, déchets industriels, feuilles d’or
Gravure sur bois et sur linoléum, taille-douce
Toiles de lin ou de coton, médium, voiles, carton
Champs de références
Mark Rotkho, Odilon Redon, Giorgo Morandi,
Claude Bonnard, Olivier De Staël, Zao Wou Ki
Jean Fautrier, Olivier Debré, Marc Degrandchamps
Johannes Itten : L’art de la couleur
Nicolas Wacker : La peinture à partir du matériau brut
Marguerite Duras : Un barrage contre le Pacifique,
Le ravissement de Lol V. Stein, Ah Enesto !
Anna Moï : Parfum de pagode
Françoise Huguier : J’avais huit ans
Légendes d’Asie
Contes et légendes de Bretagne
In the mood for love, film de Wong Kar-Way
Tang Vat (acrylique sur toile, 20×20 cm)
Hoasi
A l’atelier, le fauteuil , indispensable à la création, car, si on passe du temps à peindre, on en passe beaucoup plus à rêver, observer, attendre que le travail se fasse.
Hoasi, c’est l’art en partage.
Hoasi.com était le nom de mon ancien site.
Je voulais l’appeler Hoa, du nom d’une de mes toiles préférées.
Ce nom était pris mais, dans le dictionnaire vietnamien, j’ai découvert, peu après, Hoasi qui signifie « peintre ». Un nom prédestiné.
Hoasi est aussi le nom d’une association fondée en avril 2004.
Cette association a pour objet la création et la promotion d’activités artistiques et culturelles, plus particulièrement dans le domaine des arts plastiques.
Elle a aussi pour but, par le moyen de l’art, d’apporter une contribution à la défense de causes sociales et humanitaires. L’association regroupe des personnes s’intéressant à l’art et/ou à l’humanitaire, peintres ou non.
Extraits de Presse
« C’est une écriture picturale très renouvelée que nous offre actuellement l’artiste (…) Renouvelée par le thème, celui des tabourets d’Asie qui vient, après les tongs, mettre en exergue un autre détail. Des tabourets observés un peu partout au Vietnam par Betty Clavel et qu’elle inscrit, de retour, dans l’épure d’une perspective très minimaliste. Si l’ambiance a évolué vers l’abstraction, la tonalité a elle aussi abordé d’autres nuances avec des sables dont le grain étincelle et se dépose sur la calligraphie, des gris très bien mis en espace, en diptyque et en formats étroits et hauts. La peinture de Betty Clavel exprime toujours une extrême qualité de travail. mais c’est une écriture picturale différente qui compose et angle autrement les bouddhas et les bonzes qui parsèment son oeuvre. Betty Clavel célèbre l’Asie et ses petits tabourets en sont le symbole discret et multiple… »
N. D. La Tribune – Le Progrès, 29 septembre 2008
« Des chaussures pour aller vers le dépouillement, des lampions pour aller vers la lumière… » Betty Clavel va, cheminant sur la toile, dans la sobriété et la recherche picturale. Recherche de lumière, c’est évident, à travers les rais de luminosité aux portes desquelles on pose les tongs pour entrer. Comme un rituel symbolique. Un passage vers un ailleurs bruissant délicatement de spiritualité. Recherche de lumière aussi dans la couleur, parfois très vive, des lampions de la fête asiatique. Festifs, certes, mais aussi intimes, où chacun trouve le sien. Comme les tongs qui expriment l’histoire d’un peuple fait de tant d’individualités. Et l’histoire universelle de toute humanité en marche… »
La Tribune – Le Progrès, 3 octobre 2006
« Un voyage au Vietnam dans sa vie quotidienne, ses instants de lumière et de poésie, ses enfants de solitude aux regard éclairés d’espoir. Les regards sont particulièrement profonds chez l’artiste qui les travaille avec beaucoup d’élégance, des lueurs douces. une sensibilité fugace qui étire le temps qui passe : là et déjà ailleurs.. Dans les scènes de la vie quotidienne, ses palanches sont prétexte à une géométrie qui donne de la vie. Elles lient la représentation au mouvement et traduisent une étonnante fragilité… L’essence subtile des toiles de Betty Clavel, c’est simplement une innocence, une pureté, une sincérité qui nous bouleversent. »
La Tribune – Le Progrès, 4 avril 2006
« Les chevaux et manèges peints par Betty Clavel transportent le visiteur dans l’univers de l’enfance. Loin d’être naïves, ses peintures traversent des émotions fortes comme la souffrance, la solitude, la joie. Toujours hantée par sa rencontre avec le Vietnam, elle atteint le grand Art avec ses portraits d’enfants d’une densité étonnante. Omniprésente, la couleur fait émerger (…) des sensations bouleversantes. De bleus profonds en jaunes et oranges soutenus, l’artiste explore la matière jusqu’aux limites de sa quête de la vérité. (…) A la fois fragiles et fortes, ses oeuvres font surgir « une petite musique » lancinante et attachante. »
La Tribune -Le Progrès, 9 octobre 2001
« La rue est déserte, aveuglée de lumière. Une fillette, toute seule. Le riz entre dans la balance. Se pèse et s’y maintient. Des chapeaux de paille s’empilent. Un vélo se faufile. Vous êtes au marché aux fleurs et aux fruits. Une conversation s’interrompt. Le silence se poursuit. Un enfant s’accroupit au pied d’un arbre immense. (…) Visiteurs, vous êtes captivés. pas à pas. Regard après regard. Travaillés par la couleur intense tandis qu’une étonnante partition se joue sur la corde sensible de l’émotion. »
Le Progrès, 19 août 2001
« …Les toiles de Betty C. donnent à voir les strates de multiples interprétations. Sa ferveur pour cette terre en forme de palanche éclate avec la force de la sincérité en une huile libre et vibrante. Les ocres travaillés en matière fluide glissent sous le couteau jusqu’au rouge terreux. Les jaunes flamboyants se mêlent aux orangés et aux volumes bleus… Entre figuratif et abstraction des formes coniques, l’artiste est enracinée dans son sujet, trouvant par le geste pictural « un exutoire de sensations. »
La Tribune – Le Progrès, 25 juin 1999